{"id":313,"date":"2021-09-12T07:52:35","date_gmt":"2021-09-12T07:52:35","guid":{"rendered":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/?p=313"},"modified":"2023-11-07T17:23:23","modified_gmt":"2023-11-07T17:23:23","slug":"humanum-fr","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/humanum-fr\/","title":{"rendered":"HUMANUM"},"content":{"rendered":"\n
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure><\/div>
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure><\/div>
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure><\/div>
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure>
\"\"<\/figure><\/div><\/div><\/div><\/div>\n\n\n\n

Depuis 2010 le projet Humanum l\u2019arch\u00e9ologie de l\u2019\u00catre <\/em>adresse la perception contemporaine de la figuration humaine dans la statuaire archa\u00efque. Nominatif et accusatif, le terme humanum,<\/em> sujet-objet de cet il y a que la vision1<\/sup> incarne, anime une figure dont la pr\u00e9sence se con\u00e7oit dans la marge d\u2019un lien de r\u00e9flection o\u00f9 le sujet sculpt\u00e9 et le sujet observateur se contemplent. Forme tangible de l\u2019invisible, la sculpture est inh\u00e9rente \u00e0 une m\u00e9tamorphose continue qui ne participe pas \u00e0 la d\u00e9finition de son volume, si je peux en supposer l\u2019apparence, \u00ab diversement relev\u00e9e2<\/sup> \u00bb, dans une photographie, une surface plane par d\u00e9finition. Mais la photographie n\u2019est qu\u2019un signe \u00e0 travers l\u2019obscurit\u00e9; c\u2019est l\u2019arch\u00e9ologie de la lumi\u00e8re <\/em>\u00e0 creuser dans l\u2019ombre la forme invisible. Et dans la lumi\u00e8re seulement prend forme cette vie qui contemple celui qui contemple la figure statuaire.<\/p>\n\n\n\n

\u00c0 c\u00f4t\u00e9 du temple, du chef-d\u2019\u0153uvre, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de tout ce qui inscrit sa pr\u00e9sence dans le monde, \u201c j\u2019\u00e9tais l\u00e0 \u201d est l\u2019imparfait-actuel d\u00e9signant l\u2019exp\u00e9rience \u2014 le l\u00e0<\/em> \u2014 o\u00f9 le verbe jette aujourd\u2019hui son image. Sans ombre ni empreinte, sans l\u2019\u00e9vidence d\u2019une trace visuelle, \u00ab l\u2019\u00eatre l\u00e0 \u00bb, ne nous semble plus r\u00e9el sans t\u00e9moins invisibles avec qui \u201cpartager\u201d une m\u00e9moire \u00e0 effacer. Dans le paradigme inverse, quand l\u2019histoire humaine n\u2019a pas d\u2019image, la reconnaissance que ce qui vit, vit au del\u00e0 de l\u2019existence et de sa manifestation, inscrit une pr\u00e9sence invisible dans un corps transcendant la mesure de l\u2019\u00e9ph\u00e9m\u00e9rit\u00e9 humaine. Par l\u2019\u00e9closion d\u2019une transfiguration infinie au sein de la statue immobile dans la variation de la lumi\u00e8re, organis\u00e9es par ensembles-polyptyques nomm\u00e9s Parade\u00efgma<\/em>, les \u0153uvres interrogent la m\u00e9moire de la vie dans une figure androgyne, d\u2019\u00e2ge e de \u201c race \u201d ind\u00e9finissables. Tel que le paradigme du verbe se d\u00e9clinant \u00e0 tous les temps o\u00f9 je l\u2019imagine, le terme grec par\u00e1de\u00efgma <\/em>exprime l\u2019id\u00e9e du mod\u00e8le-exemplaire. Les \u0153uvres ne reproduisent pas quelque chose ou quelqu\u2019un, elles interrogent ce qui simplement \u00ab est \u00bb<\/em>, unique et different pour chacun qui contemple la figure-archetipe dans le corps sculpt\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

Pour ce projet Fiorio a travaill\u00e9e jusqu\u2019\u00e0 present au Mus\u00e9e National de Acropolis et au Mus\u00e9e National Arch\u00e9ologique d\u2019Ath\u00e8nes; au Mus\u00e9e du Louvre \u00e0 Paris; \u00e0 l\u2019Iraq Museum de Bagdad; au Kunsthistorisches Museum de Vienne; au Mus\u00e9e National Arch\u00e9ologique de Chypre \u00e0 Nicosia; au Egyptian Museum du Caire; avec la Commission Royale de Al-Ula au King Saud Museum de Riyadh et au Jordan Museum de Amman et \u00e0 la Collection Al Thani de Paris. Le projet a \u00e9t\u00e9 pr\u00e9sent\u00e9 pour la premi\u00e8re fois en 2018 au Coll\u00e8ge de France au sein de la Chaire Europ\u00e9enne de Victor Stoichita. <\/p>\n\n\n\n

<\/p>\n\n\n\n

\n

1<\/sup> Merleau-Ponty, L\u2019\u0152il et l\u2019Esprit<\/em>, p. 12-13 : \u00ab Il faut que la pens\u00e9e de science \u2013 pens\u00e9e de survol, pens\u00e9e de l\u2019objet en g\u00e9n\u00e9ral \u2013 se replace dans un \u00ab il y a<\/em> \u00bb pr\u00e9alable, dans le site, sur le sol du monde sensible et du monde ouvr\u00e9 tels qu\u2019ils sont dans notre vie, pour notre corps, non pas par ce corps possible dont il est loisible de soutenir qu\u2019il est une machine \u00e0 information, mais ce corps actuel que j\u2019appelle mien, la sentinelle qui se tient silencieusement sous mes paroles et sous mes actes. \u00bb L\u2019expression est reprise par Merleau-Ponty plus loin \u00e0 page 54 : \u00ab Cette vision de fait, et le \u00ab il y a \u00bb qu\u2019elle contient, ne bouleversent pourtant pas la philosophie de Descartes. \u00c9tant pens\u00e9e unie \u00e0 un corps, elle ne peut par d\u00e9finition \u00eatre vraiment pens\u00e9e \u00bb Et encore \u00e0 page 56 : \u00ab Secret perdu, et, semble-t-il, \u00e0 jamais : si nous retrouvons un \u00e9quilibre entre la science et la philosophie, entre nos mod\u00e8les et l\u2019obscurit\u00e9 du \u00ab il y a \u00bb, il faudra que ce soit un nouvel \u00e9quilibre. \u00bb <\/p>\n\n\n\n

2<\/sup> H. Bergson, La vie et l\u2019\u0153uvre de Ravaisson<\/em>, in La Pens\u00e9e et le Mouvant<\/em>, Paris, Felix Alcan, 1934, pp. 264-265. <\/p>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Depuis 2010 le projet Humanum l\u2019arch\u00e9ologie de l\u2019\u00catre adresse la perception contemporaine de la figuration humaine dans la statuaire archa\u00efque. Nominatif et accusatif, le terme humanum, sujet-objet de cet il y a que la vision1 incarne, anime une figure dont la pr\u00e9sence se con\u00e7oit dans la marge d\u2019un lien de r\u00e9flection o\u00f9 le sujet sculpt\u00e9 et […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":641,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[4,5],"tags":[21],"jetpack_sharing_enabled":true,"jetpack_featured_media_url":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-content\/uploads\/2021\/09\/humanum-menu.jpg","_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/313"}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=313"}],"version-history":[{"count":13,"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/313\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":828,"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/313\/revisions\/828"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/media\/641"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=313"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=313"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.giorgiafiorio.com\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=313"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}